Accueil
Sommaire
La France en 1914, alliances, pertes humaines
Mobilisation, départ
La retraite
La Marne et la poursuite
Les tranchées
Péguy
Le 276 RI
Le fantassin en 1914
L'école avant 1914
La vie de mon Grand Père à Mitry-Mory
La presse, le Miroir
La publicité de guerre
Téléchargements
Feuilleter tout son carnet de guerre
Les sites recommandés
Contact
Carnet de poilu la mobilisation, le départ

 

Je remercie les Editions Albin Michel éditeur du livre de Victor Boudon  "Mon Lieutenat Charles Péguy" qui m'ont autorisé à reproduire des cartes que vous trouverez: campagne de Lorraine, retraite, bataille de la Marne. Tous droits réservés

Ce site est dédié à mon Grand Père, Henri BURY, soldat parmi d'autres de la Grande Guerre.

J'ai retrouvé longtemps après sa disparition  le journal de guerre qu'il a tenu dès son incorporation dans un régiment de réserve, le 276 ème Régiment d’infanterie, ou 276 ème de  ligne.

Ce journal se termine fin 1914, et je n'ai pas retrouvé la suite.

Néanmoins, il porte l’œil d'un caporal sur ce début de guerre, dont la bataille de Paris où il a défendu sa Patrie àPoilu Henri Bury moins de 10 kilomètres de son domicile où l'attendaient son épouse et sa fille.

Comme beaucoup d'autres il est parti au combat sans état d'âme, persuadé que la guerre ne durerait pas longtemps.

Et elle a duré plus de quatre années, pendant lesquelles il s'est donné sans compter, blessé à trois reprises et cité deux fois, à l'ordre du Régiment et à l'ordre de la Division. Il est décoré  de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire.

Cette guerre fut une guerre de transition entre les guerres du 19ème siècle et la guerre moderne, mécanisée, aérienne, chimique.

La façon dont elle a été menée montre que les états majors faisaient peu de cas de la vie humaine.

Le sacrifice de ses camarades n'a pas pu empêcher le désastre de la seconde guerre mondiale, les politiques n'ont pas voulu ou pas pu que ce soit la "der des der.

C'est un témoignage parmi d'autres que je souhaite partager.

Vous pourrez lire l'intégralité du journal - et je vous y invite,  tant l'écriture de cet élève de l'école de Jules Ferry est lisible. Je vous invite à aller aux pages du cahier. Je me suis contenté de rappeler ce qui m'a semblé important ou pour compléter son récit, mais tout devait être important à cette période.

La vie se déroulait paisiblement en cette période qu’on appelle maintenant Belle Epoque. Mes Grands Parents se sont mariés en 1909, après le service militaire de mon Grand Père qu’il a terminé en 1907. Il travaillait depuis 1897, ma Grand-mère était domestique dans une maison bourgeoise. Ils ont eu une fille née en 1911.

On parlait de l’assassinat de Sarajevo le 28 juin 1914, des tensions en Europe, et le 31 juillet de l’assassinat de Jean Jaurès le 31 juillet 14, qui bataillait pour la paix.  Puis ce fut le coup de tonnerre, la mobilisation générale ! Le 1er aout dans tous les villages sonne le tocsin et les affiches apparaissent dans tous les villages.

affiche mobilisation

Mon Grand Père a 29 ans est réserviste et son Régiment est à Coulommiers. Pour aller de Mitry à Coulommiers, il faut passer par Paris. Préparation de la musette et le départ.  Séparation avec son épouse et sa fille de 3 ans.

A Paris le départ est  « joyeux », les soldats salués par la population comme on le voit sur les photos de l’époque, la guerre sera courte !

départ gare de l'est 1914

 

 Arrivé à Coulommiers, plus particulièrement au Theil, les soldats sont répartis dans les compagnies du 276 ème. Sur la page de garde de son cahier il reprend les éléments de son escouade et du Régiment:      

 

H Bury, caporal au 276 ème de lignecaserne Coulommiers

19 ème Compagnie, 5eme Bataillon

Capitaine Guérin (tué le 5 sept.)

lLeutenant: Péguie (tué le 5 sept à Monthyon)

d° de la Cordilière d°

S-Lt Hamelin

Convoqué à Coulommiers

4eme Section 16 eme Escouade dont il est le caporal

Suivent les noms et adresses des hommes de l'escouade dont il était responsable:

Bury, Blondet, Billard, Courtalier, Duffour, Deynard, Guillot, Lagandier, Lalot, Langlois, Michau, Mattey, Pariot et ??? (illisible)

On remarque que le nom de Péguy est mal orthographié. Il était inconnu du grand public et les hommes ne savaient pas que c'était le poète et écrivain défenseur de la tradition chrétienne et républicaine qui les commandait. Ce n'est qu'après sa mort le 5 septembre 1914 que certains l'ont appris. Le capitaine Guérin qu'une grave blessure rendait invalide restera à la tête de ses hommes malgré une lettre du Ministère lui proposant un poste dans ses bureaux. Il était secondé par Charles Péguy qui souvent commandait la compagnie. Péguy était donc l'officier direct de mon Grand Père. De Même Victor Boudon, sergent, qui a écrit un livre "Mon Lieutenant Charles Péguy" aux ed. Albin Michel ignorait qui était exactement son lieutenant. Voir à ce sujet la rubrique "Charles Péguy".

Constitution du Régiment, on fournit l’équipement et les armes puis quelques manœuvres.

Le 10 aout ils embarquement dans des wagons à bestiaux (la norme est de 40 hommes avec équipement et 8 chevaux) et débarquement le lendemain midi à St Mihiel à l’est de Bar le Duc sur les rives de la Meuse..

Départ pour Loupmont en passant par Apremont.

régiment de fantassin en marche

Du 12 au 15, travaux de campagne, tranchées et service de la compagnie;

Le 15 entend le canon qui gronde une bonne partie de la journée.

16 août : départ à 6H. et arrivée à Nonsart  à midi après 18 kms de marche.

17 août, travaux de service et après le temps lourd, la pluie.carte des mouvements du 18 au 23 aout 14

17 août : a vu pour la première fois un soldat prussien prisonnier. Le canon gronde dans la nuit vers le nord, la Belgique. Il reçoit sa première lettre datée du 9 aout.

18 août : départ de Nonsart vers 6H,  pour avant poste, mais contre ordre : toute la compagnie passe Beney, Thiaucourt, Vieville, et avant-poste à Vilcey sur Trey. Ils sont à 7 kms de la frontière (n’oublions pas que la Moselle était territoire allemand). Nuit au village dans une salle avec des guirlandes, " ne pensant guère à la guerre".

Le 19, départ à 3H30 et avant poste avec 8 hommes. Relevé à 10H et nuit dans la forêt.

A reçu sa 2eme lettre datée du 12.

20 août : Retour de la Compagnie à Vieville. Forte canonnade au loin (vers la Haute Alsace).

Le 21, départ pour Vilcey et prise de garde à Villers sous Prény.

Reçoit une lettre datée du 8 août.

Le 22 à 5H, reprise de la garde au poste de Vilcey. Est relevé à 11H. Le canon gronde depuis 10 H. et ne cessera de la journée et de la nuit. Orage. Le soir son escouade est en réserve, aux armes.

23: patrouille après réveil à 3H30 avec 4 hommes et 1 sergent pour Vandières. Il entend les premiers coups de fusil des allemands sur l'autre rive de la Moselle. Ecrit des cartes et vers 16h, départ pour Pont à Mousson par Faye en Haye à 21H. Ce dimanche mange de la soupe et du rata - sans pain - et ensuite marche toute la nuit. Arrivée à Pont à Mousson à 1H du matin: 34 kms depuis le matin.

24 août : caserne à Pont à Mousson et le soir quartier libre en ville ! La première (et dernière fois de cette année 14).

Il note un désordre sans pareil dans la caserne.

Le 25 à 1H30, alerte et départ en vingt minutes, passe par Régneville, Thiaucourt (café), Beney, St Benoît, (repos 3 H), Haumont, La Chaussée et Jonville.

Il note qu'à ce moment ils sont flanc droit des troupes (donc passés en 1ere ligne).

Pour la première fois fait allusion à des pertes sérieuses et voit les premiers blessés. Depuis le départ, 42 kms, et départ le soir même pour prendre la garde à Hadonville d'où il voit Mars la Tour qui brûle.

26 août : toujours en poste, voit les "réflecteurs" (projecteurs) de Metz qui cherchent avions ou dirigeables. Est relevé de garde et rentre à Jonville pour départ. Passe à Woël, St Maurice, (cantonnement) et dans ce village, regroupement de troupes (+ de 6000 hommes, de l'artillerie), des prisonniers dont 3 officiers qui dit-il "ont l'air mauvais".

Le 27 août, 4H, départ, et le bruit court que l'on va embarquer. Ils ne savent pas que toutes les troupes françaises sont en recul. Passe St Mihiel où ils pensaient prendre le train et vont à 10 kms de là à Bislée.

Le 28 août, départ de Bislée pour Lérouville pour effectivement embarquer à 13H. Direction ????

carte de la campagne de Lorraine aout 1914

lire son carnet de guerre sur la campagne de Lorraine         continuer à lire le récit de la retraite

Accueil|France1914|mobilisation et départ|la retraite|la Marne|lestranchées|Péguy|276RI|Fantassin|Ecole| Vie HenriBury|Le Miroir|Publicités|Téléchargements|

  Hébergement gratuit !  

W3Counter

© 2015