Bataille de la Marne, voici les déclarations des principaux acteurs.
La 6eme armée vient de soutenir pendant cinq jours entiers, sans interruption ni accalmie, la lutte contre un adversaire nombreux et dont le succès avait jusqu'à présent exalté le moral. La lutte a été dure, les pertes par le feu, les fatigues dues à la privation de sommeil et parfois de nourriture, ont dépassé tout ce que l'on pouvait imaginer; Vous avez tout enduré avec une vaillance, une fermeté et une endurance que les mots sont impuissants à glorifier comme elles le méritent. Camarades, le général en chef nous a demandés au nom de la Patrie, de faire plus que notre devoir : vous avez répondu à son appel au-delà même de ce qui paraissait possible. Grâce à vous la victoire est venue couronner nos drapeaux. Maintenant que vous en connaissez les glorieuses satisfactions, vous ne la laisserez plus échapper. Quant à moi, si j'ai fait quelque bien, j'en ai été récompensé par le plus grand honneur qui m'ait été décerné dans une longue carrière : celui de commander des hommes tels que vous. C'est avec une vive émotion que je vous remercie de ce que vous avez fait, car je vous dois ce vers quoi étaient tendus depuis quarante quatre ans tous mes efforts et toutes mes énergies : la revanche de 1870. Merci à vous et à tous les combattants de la 6eme armée !" Claye (Seine et Marne) 10 septembre 1914 Général Maunoury
Le Général Galliéni est nommé commandant de la place de Paris. déclaration du 3 septembre 1914 : "Armée de Paris, Habitants de Paris Les membres du Gouvernement de la République ont quitté Paris pour donner une impulsion nouvelle à la défense nationale
J'ai reçu mandat de défendre Paris contre l'envahisseur Ce mandat, je le remplirai jusqu'au bout".
Au moment où s'engage une bataille dont dépend le sort du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l'ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée.
Ordre du jour du Général Joffre du 6 septembre 1914.
Un hommage aux courage et à l'héroïsme des troupes françaises a été rendu par le général Von Klück qui commandait l'armée allemande "Que des hommes ayant reculés pendant 15 jours, que des hommes couchés par terre et à demi-morts de fatigue puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c'est une chose avec laquelle nous autres, Allemands n'avions jamais appris à compter ; c'est là une possibilité dont il n'a jamais été question dans nos écoles de guerre". "Il n'y avait qu'un Général qui pût accepter, contre toutes les règles, de porter le combat aussi loin en avant de ses défenses ; pour mon malheur ce fut Galliéni"
Pitié pour les soldats qui sont morts ! Pitié pour nous vivants qui étions prés d'eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, pour nous qui étions des hommes, et qui désespérons de jamais le redevenir." Maurice Genevoix La boue