La Marne et la poursuite |
A ce puits Péguy et ces hommes se sont désaltérés et ont rempli leurs gourdes avant le combat. Ce 5 septembre, en allant vers Le Plessis l'Evêque, ils tombent sur une embuscade et se trouvent sous le feu de l'artillerie ennemie qui est à 800 mètres. Ils ignorent que ce sont les premiers tirs de la bataille de la Marne Voir photo de l'endroit où a chargé le 276 RI et carte de la table de Villeroy. Après le combat ils se retrouvent à 50 hommes avec l'adjudant Marcheray comme chef. Ils rentrent sur Vinantes. C'est un Sous lieutenant de chasseurs à pieds qui les commande ; ils essuient le feu de l'infanterie ennemie et surtout des mitrailleuses. La nuit venue, couvert par l'artillerie française ils rentrent à Monthyon.
8 septembre : départ tôt après réveil à 4 H., dans la plaine, en avant. Ils sont entre St Soupplets et Marcilly. Le canon toujours. "les boches prennent la pâtée". Voici ce qu'a écrit Victor Boudon dans son livre "Mon lieutenant Charles Péguy" (Albin Michel) : "Le Général Leguay me disait" (en 1916) :" Je verrais volontiers mettre en relief que c'est la 55eme Division qui eût l"honneur le 5 septembre vers midi de recevoir et de renvoyer les premiers coups de canon - prélude à la bataille de l'Ourcq" La 19eme compagnie du 276eme de ligne perdit ce 5 septembre les 3/4 de son effectif avec la perte de 3 officiers (sur quatre) et plus de 150 morts et blessés. Voir le témoignage d'un survivant de la 19 Cie du 276 RI Les Allemands ont reculé devant la résistance puis la contre attaque française. Le 10 septembre direction Lizy sur Ourcq en passant par Etrépilly. Beaucoup, beaucoup de cadavres, surtout des allemands. Les villages ont été brûlés lors de la retraite. Une pause sur les hauteurs où se sont déroulés de terribles combats. Et on repart par Vincy-Manoeuvre. Plus une maison debout. "je n'ai rien vu de pareil". Puis Auteuil en Valois où il y a beaucoup de blessés allemands que l'armée qui se retire n'a pu prendre en charge. Marche à travers champs sous la pluie. Arrêt à Longpont pour s'abriter. Peu après être reparti, demi-tour, erreur de route. La route de Soissons est trouvée à 18H. Peu avant Cravanon, demi-tour de nouveau, le pays est bombardé par les Allemands qui couvrent leur retraite. En route vers les portes de Soissons. Les obus tombent à foison. St Christophe dans une ferme qui est aussitôt bombardée. Marche en avant sous les obus et les voilà dans Soissons. "déjà fort éprouvé". Bon accueil de la population après 12 jours d'occupation allemande. Tentative d'approche de l'Aisne mais la troupe est stoppée par les mitrailleuses allemandes. L'ennemi est au contact. Dimanche 13 septembre : passage de l'Aisne sur un pont en partie détruit, et ils entrent dans St Waast. Ils tentent de conquérir la crête "en utilisant les replis du terrain nous avançons sous les obus". Objectif: une batterie ennemie. Les deux compagnies qui montent à l'assaut s’ abritent dans un petit bois et de là ils voient les Allemands faire des tranchées sur les crêtes voisines. L'après-midi ils redescendent car sans soutien (de l'artillerie entre autre). A mi-côte, arrêt. Et on commence à creuser des tranchées, aux côtés de tirailleurs marocains qui seuls avec les 2 compagnies du 276 me ont passé l'Aisne. Pour nourriture, des pommes cuites à l'eau et du potage. Le pain manque depuis 2 jours, ils sont séparés du régiment. Nuit dans les tranchées sous la pluie. La fusillade est proche pendant toute cette nuit. 14 septembre : réveil et on tente de reprendre les positions de la veille. Contact avec les Allemands dont un est blessé alors qu'il revenait chercher 5 chevaux. Il est fait prisonnier et est enfermé dans la ferme. Mais les obus tombent de nouveau qui obligent au repli dans une carrière de sable. Là le capitaine nous menace car nous avons reculé, et de nouveau départ vers la ligne. Arrivés, les obus des 75 français tombent sur eux, tuant un homme et en blessant beaucoup d'autres. Vers 14H ordre est donné de redescendre vers Soissons. Ils attendent à la verrerie et à la nuit, repassent l'Aisne pour rentrer dans la ville qui a subi de nouveaux dégâts. Les soldats ne le savent pas encore, mais la poursuite qui a fait plus de 75 km s'arrête là, la guerre de mouvement est terminée. Va commencer la guerre de position. Les armées vont s'enterrer et le front restera figé de longs, très longs mois. Avec des épisodes douloureux, des offensives souvent inutiles, jusqu'à la guerre totale de l'année 1918. voir son carnet de guerre pour cette période Lire la suite: les tranchées Accueil|France1914|mobilisation et départ|la retraite|la Marne|lestranchées|Péguy|276RI|Fantassin|Ecole| Vie HenriBury|Le Miroir|Publicités|Téléchargements| |
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